8h50: Sur la ligne de départ de mon 2ièm marathon.
Objectif: faire mieux que l'année dernière à Toulouse, où j'ai fait 3h23.
Après 8 semaines de préparation...ça y est j'y suis.
Le stress et le doute font monter la pression, et les dernières minutes avant le départ sont interminables.
9h00: Le décompte est terminé...c'est parti pour 42,195km.
Le froid, le vent et quelques averses ont pris le départ avec nous.
Malgré tout, c'est l'euphorie sur les premiers km.
Nous sommes 2.440 coureurs et beaucoup de gens sont là pour nous encourager malgré les intempéries.
A chaque km, je regarde mon chrono, pour savoir si je suis dans les temps.
Au 5ièm km, j'espère être un diesel, que mon corps se réveille et que j'atteigne la vitesse prévue.
10ièm km, je ne suis toujours pas au bon rythme..."LE MUR", qui normalement se dresse au 30ièm ou 35ièm km, s'élève déjà devant moi. Le mot d'ordre de mes proches, clignote dans mes pensées..."POUR LE PLAISIR"...mais j'ai pas de jus et un début de crampe à chaque mollet, ma tendinite au genou et mes 2 périostites composent mon fardeau pour gravir ce Mur... Où trouver le plaisir?
Plus que 32km... Je laisse tomber l'objectif "Temps"...je vais tenir jusqu'au 21ièm km et m'arrêter, j'aurai au moins fait le semi-marathon.
Le soutien de mes proches est aussi fort qu'une corde tendue du sommet de mon Mur.
Au 16ièm km, je retrouve un peu d'énergie grâce à mon gel. Je retrouve le moral , mon moteur diesel s'est enfin mis en route...ouf, je vais aller jusqu'au bout du marathon.
Mais au bout de 2km, je retombe en réserve. Dans 3km je suis à la moitié, peut-être que le gel me reboostera...je peux pas m'arrêter au semi, il faut que j'aille jusqu'au sommet du Mur.
21km - 1h41...5min de plus que mon passage à Toulouse. Tant pis je ferai pas mieux cette année. Je vais au moins le finir, même si je fais 4h30 ou 5h.
Je poursuit mon calvaire avec pour objectif le prochain km; le prochain gel, les encouragements de mes proches... Et puis j'"arrête de penser...ça sert à rien"...j'avance tel un zombie.
Mes douleurs m'accompagnent toujours...j'essaie de les apprivoiser, d'être plus forte...
30ièm km, je tente de profiter du joli parcours que nous empruntons, dans la ville de Saint Sébastien.
Mais les rafales de vent et de pluie en front de mer, me ramènent à la réalité.
Km 35, "Qu'est-ce que je fais là?"...chaque partie de mon corps me supplie de m'arrêter...mais ma tête ne veut pas lâcher...si je marche je ne pourrai pas repartir.
40ièm km, le stade ANOETA, l'arrivée, le sommet de mon Mur, ne sont pas loin. Je pense à ma préparation, aux séries de 2km, faites avec mes amis marathonien (déjà arrivés depuis longtemps d'ailleurs). 2km...c'est pas grand chose...mais chaque mètre est une épreuve.
J'ai besoin du soutien de mes proches, je les cherche partout parmi le public amassé en nombre.
"Donner moi la force d'aller jusqu'au bout"
42ièm km, c'est l'entrée dans le stade...plus que 195m
Km 42,195: ça y est je suis libérée de mon calvaire, c'est fini.
3h39... 1/4 d'heure de plus qu'à Toulouse...mais juste heureuse de l'avoir fini.
Mes proches m'attendent pour me réconforter...je craque.
Le Marathon est une très belle épreuve qui nous oblige à trouver des ressources au plus profond de notre corps et de notre mental.
Bravo! Mon meilleur temps au marathon reste 3h45, je n'ai jamais réussi à me dépasser au point d'avoir vraiment mal, et quand je lis un témoignage comme le tien où on sent que tu as vraiment été au delà de ta douleur, je suis juste épaté. Wouah!
RépondreSupprimerMerci Patrick!!
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